Picard accompagne sa transformation stratégique en passant à Rise for SAP
Depuis 2021, Picard migre une grande partie de son SI coeur de métier vers Rise for SAP, la solution cloud de l’ERP pour accompagner la stratégie de transformation de l’entreprise. À l’occasion de l’événement Sapphire organisé par l’éditeur allemand à Barcelone, CIO a rencontré le DSI de l’enseigne de surgelés, Boris Weidmann, pour partager les détails du projet. Depuis 2020 et la crise du COVID, Picard a accéléré sa transformation. Parmi les composantes majeures de sa stratégie, le développement du e-commerce et du click-and-collect, le lancement d’une app, l’ouverture d’une centaine de nouveaux magasins et la refonte du programme de fidélité en 2022. Une transformation économique qui s’est appuyée sur une transformation digitale menée par le DSI arrivé en 2021, Boris Weidmann.
L’entreprise s’appuyait alors trois grandes couches applicatives, Salesforce pour son front office, un SIRH Sopra et SAP ECC principalement pour sa logistique. Une situation atypique, la plupart des organisations équipant historiquement d’abord leur fonction finance avec l’ERP allemand.
Un projet d’une durée d’un an
« Je suis arrivé au départ pour accompagner le passage de la saison des fêtes, notre pic d’activité, raconte le DSI. Mais on m’a ensuite rapidement demandé de structurer le plan informatique pour accompagner le plan de transformation. » Pour partir sur des bases saines, Boris Weidmann a rapidement souhaité « mettre en place un modèle de plateforme homogène, sur lequel capitaliser et faire prendre de l’ampleur à l’emprise de l’ERP sur les fonctions coeur de l’entreprise », comme il l’explique. « La situation de Picard est à la fois celle d’un petit groupe en taille, en nombre de magasins, en chiffre d’affaires, en effectifs, etc. [1100 magasins, CA 2023 1,7 Md€, 5000 employés], mais finalement avec la même complexité qu’un grand distributeur, complète le DSI. Nous avons tous les métiers, toute la complexité de la distribution et nous avions donc besoin de solutions à la hauteur. » Pour ce faire, il a opté pour un élargissement de l’emprise de SAP et pour un passage en cloud natif avec Rise with SAP. Un projet qui a duré un an et a abouti à une bascule en mai dernier.
« Nous avons tous les métiers, toute la complexité de la distribution et nous avions donc besoin de solutions à la hauteur », Boris Weidmann, DSI de Picard. (Photo Linkedin. DR)
« Nous avons demandé à SAP de nous aider à construire un coeur de solution qui complète bien notre coeur historique », précise Boris Weidmann. Mais Rise for SAP a aussi tout de suite fait partie des critères de discussion entre le distributeur et l’éditeur. Picard avait en effet subi une importante panne de son installation SAP ECC on premise, avec pour conséquences 24 heures de dysfonctionnement « Nous avions aussi une énorme dette technique à tous les niveaux quand je suis arrivé, se souvient-il. Le passage à un modèle locatif permet de traiter ce sujet de la dette technique by design finalement, estime le DSI. Cela a été véritablement salvateur. Nous sommes sortis de nos datacenters physiques pour les transférer chez un partenaire de cloud privé. Nous sommes en train de fermer le dernier. Aujourd’hui, tout notre coeur SAP est passé dans le cloud, et toutes nos infrastructures techniques sont désormais des machines virtuelles chez un partenaire de cloud privé. »
https://888f323a3bd62eeae3bb776236e69fe2.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-40/html/container.htmlPublicitéConvaincre de l’opportunité du passage dans le cloud
Pas d’obstacle technique majeur au démarrage, à quelques incidents assez classiques près, pour une telle migration. « C’est néanmoins un projet complexe, lourd, pour lequel nous avons dû engager beaucoup de ressources, rappelle le DSI. Mais le démarrage s’est déroulé exactement comme prévu. Aucune transaction vitale n’a été mise en difficulté. Et cela a été rendu possible en particulier grâce à la mobilisation des équipes métiers comme IT. » En revanche, c’est en amont qu’il a rencontré quelques obstacles. Mais pas d’ordre technique. Il lui a fallu convaincre la direction du bien-fondé d’un tel projet qui allait mobiliser des ressources sans retour immédiat. Et comme dans beaucoup d’entreprises, il a également fallu expliquer l’intérêt d’un passage d’un modèle de dépenses d’investissement (capex) à des dépenses d’exploitation (opex) avec le SaaS. « J’ai simplement rappelé qu’aujourd’hui tous les éditeurs, et pas seulement SAP, passent à des modèles locatifs, raconte Boris Weidmann. Et donc, quand on veut, comme nous, continuer d’accéder aux innovations, à la transformation par la technologie, on n’a tout simplement pas d’autre choix ! » L’argument a été entendu, et le feu vert donné au projet.
Nous avons donc signé le contrat en juin 2022 pour compléter notre offre d’ERP initiale. Nous avons mis en place les solutions de retail, autour de SAP CAR (Customer Activity Repository), avec l’agrégation des tickets de caisse, l’orchestration des commandes par l’OMS, les prévisions commerciales et logistiques, etc. Nous avons aussi souscrit à l’offre de PLM de Siemens. » Nous avons déjà plusieurs milliers d’utilisateurs puisque les magasins utilisent SAP pour tout le back office marchandises, c’est à dire les commandes, le réassort, les procédures d’inventaire, etc. ce sont donc au moins 2 ou 3 utilisateurs dans chacun des 1100 points de vente. Dans les mois à venir, Picard a également planifié le déploiement dans Rise for SAP de la GMAO pour ses magasins et de la gestion financière. L’entreprise souhaite également installer les fonctions d’IA de l’ERP pour du pilotage à la voix de la fonction finance de l’application, par exemple.